Les alternatives aux tests sur les animaux

culture-cellulesLes tests réalisés sur les animaux, même s'ils restent extrêmement répandus, sont de plus en plus remplacés par des méthodes alternatives. Certaines de ces méthodes ont été mises au point dans les années 70 mais n'ont pourtant été validées par les instances européennes qu'après 2007. De nombreux scientifiques estiment pourtant qu'elles donnent des résultats plus fiables dans la prédiction des réactions humaines que les tests sur les animaux. Aujourd'hui, la plupart des tests sur les animaux peuvent être remplacés.





1 - L'utilisation de substances connues :



Un réglement Européen oblige les industriels à partager leurs informations. Il existe ainsi une base de donnée, consultable par tous, répertoriant plusieurs milliers de substance déjà testées et dont les effets sont connus. A terme, cette base de donnée recensera plusieurs dizaines de milliers de substances. La commercialisation de produits composés exclusivement à partir des ces substances ne nécessite donc pas, en principe, d'avoir recours à des test. Seule l'utilisation d'ingrédients non répertoriés devrait donner lieu à des tests.

2 - Alternative au test d'irritation cutanée de Draize :



Le test d'irritation cutanée de Draize, particulièrement cruel pour les animaux, peut être remplacé par des tests sur de l'épiderme humain reconstitué ou sur des cellules végétales :

- La méthode SKINTEX utilise une matrice protéinique à base, notamment, de kératine et de collagène. Cette méthode est moins coûteuse que des tests in-vivo (sur des êtres vivants) est donne des résultats plus fiables.

- La méthode TESTSKIN utilise de l'épiderme humain reconstitué à partir de cellules humaines mises en culture. Ce modèle reproduit efficacement les différentes couches de la peau humaine : le derme et l'épiderme. Plusieurs laboratoires ont développé ce type de méthodes sous divers noms commerciaux tels EPISKIN, EPIDERM... Cette méthode, utilisant des cellules humaines, est bien plus fiable que des tests sur des animaux. De plus, les tissus humains sont facilement disponibles pour les laboratoires. Ils proviennent de donneurs volontaires ou de "résidus" d'opérations de chirurgie esthétiques. Aux Etats-Unis, plusieurs banques de tissus existent pour les laboratoires.

3 - Alternative au test d'irritation oculaire de Draize:



Le test d'irritation oculaire de Draize peut être remplacé par plusieurs méthodes. Au moins deux d'entre elles ont été validées officiellement comme méthodes de substitution efficaces :

- Le test HET-CAM (Hen's Egg Test-Chorioallantoïc Membrane). Ce test consiste à observer les effets irritant d'une substance en l'appliquant sur la peau qui se trouve juste sous la coquille d'un oeuf de poule fécondé (dite membrane chorioallantoïc).

- Le test BCOP (Bovine Cornea Opacity and Permeability). Ce test utilise des cornées découpées à partir d'yeux de bovins provenant d'abattoirs. La substance est appliquée sur la cornée. La modification de la perméabilité et de l'opacité de la cornée permettent de mesurer les dommages causés et d'évaluer l'effet irritant ou corrosif de la substance.

4 - Alternative au test de dose létale 50 :



Tout comme le test d'irritation cutanée, le test DL50 peut être avantageusement remplacé par des test in-vitro sur de l'épiderme humain.

5 - Alternative au test de photosensibilité :



Le test de photosensibilité, ou de photo-toxicité, peut être remplacé par le test 3T3. Ce test in-vitro, effectué sur des cellules humaines mises en culture, met en évidence un effet photo-irritant cutané induit par l'action combinée d'une substance chimique et de la lumière (rayons ultraviolets). Il consiste à évaluer la capacité des cellules exposées à des UVA, en présence de la substance à tester, à abosrber une teinture appelée Rouge Neutre. Les cellules saines absorbent et retiennent facilement cette teinture. Mais si la membrane cellulaire est endommagée par une substance chimique irritante, la teinture ne sera plus retenue et s'échappera par les membranes devenues perméables. Il restera donc moins de teinture à l'intérieur de la cellule. Une analyse spectrophotométrique permet de mesurer avec précision la quantité de teinture relachée.

6 - La modélisation informatique :



Il est possible d'utiliser des modèles informatiques pour prévoir les propriétés irritantes de nouvelles substances. Cette prédiction se fait par analogie avec les propriétés déjà connues de substances irritantes ayant une structure chimique semblable à celle étudiée. Cette approche, dénommée QSAR (Quantitative Structure Activity Relationship ou Relation Quantitative Structures Activité) repose sur le postulat suivant : des substances chimiques similaires ont des activités similaires. Cette approche est utilisée efficacement pour prédire les effets toxiques d'une substance mais également dans d'autres domaines de la chimie.

Concrètement, la structure moléculaire de substances chimiques connues figure dans une base de données informatique. Lorsque la structure d'une nouvelle substance est entrée dans le système informatique, ce dernier essaie de la faire coïncider avec les structures présentes dans la base de données. Lorsqu'une similitude est détectée, le modèle prévoit, par analogie, le pouvoir irritant de la substance étudiée.

Cette liste est loin d'être exhaustive. Il existe de nombreuses autres méthodes alternatives aux tests sur les animaux. La plupart sont des tests in-vitro sur des cellules humaines en culture.